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Le poulet du dimanche
Dimanche dernier dans la maisonnette régnait une atmosphère de fête ! Maman en petit tablier rose cerise s’affairait avec un soin tout particulier dans la sainte cuisine. On attendait des invités pour ce midi ! Tout devait être impeccable de l’apéritif en passant par le dessert!
Aucune bévue, ni faute note n’était autorisée.
Bien entendu, en ma qualité de majordome, je suivais de près, même de très très près les préparatifs. Je trouvais que ma maîtresse manifestait des signes d’agitation mais malheureusement pas de maladresse. Elle glissait du frigidaire au four et du four au frigidaire avec la maestria d’une patineuse émérite.
Chacun de ses déplacements faisaient l’objet de toute mon attention. Je souhaitais secrètement, une erreur de manipulation…mais non ! Elle se montrait parfaite dominant la situation à la perfection !
L’airedale est un chasseur né, la patience est donc une de mes très nombreuses qualités.
Attendre La faute, celle qui changera le cours des choses et ravira mon estomac éternellement affamé…. Voilà mon objectif !
La voilà qui ouvre le four et enfourne le volatile tant convoité. Il fleure bon, même cru ! Depuis deux heures déjà, il macère dans un habit d’huile d’olive aromatisée aux herbes de la garrigue ! Tout y est passé, thym, romarin, serpolet, marjolaine…….Je surveille de près les manœuvres.
Rien n’est tombé….. snif….
Le temps s’écoule lentement, la volaille cuit doucettement embaumant toute la maison d’un arôme à tomber par terre. Je mime le chien endormi mais mon œil de garde reste rivé sur le four, le plan de travail, la table…. Rien ne m’échappe ! Le bruit de la minuterie attire ma Maîtresse vers la cuisine, elle ouvre le four….. un supplice cette odeur, je résiste, je fais le chien dormant… elle tâte d’une main experte la volaille, elle semble relativement satisfaite du résultat. Puis, elle se retourne pour prendre la grande fourchette… là, la chance me sourit ! La volaille n’attend plus que Moi ! D’un bond je fonce dans la gueule du four, je m’empare du volatile fumant et je file plein pot vers la sortie…. Talonné par ma Maman qui hurle, tempête en agitant la fourchette comme une épée !
Le poulet me brûle la gueule, dans ma course folle une cuisse se détache, puis une autre… je m’évade dans le jardin avec ce poulet cul de jatte ! Maman me talonne…. Le poulet est trop chaud, je lâche, puis reprends la carcasse fumante. Hélas dans le virage elle m’attend la traître puis me coince sans ménagement … je suis fait ! La voilà qui farfouille dans ma gueule, m’expliquant qu’un os de poulet pourrait m’être fatal…. Tu parles !
Bref…. Quelle vie de chien. Ma barbiche reluit de la sauce, seul souvenir de mon larcin. Je me lèche et me re-lèche méditant sur ce festin loupé de peu.
Relégué dans le jardin comme un malfrat, j’entends ma maîtresse fortement en colère ouvrir une boîte de cassoulet en substitution…. J’aime aussi le cassoulet !
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Commentaires
1MartineMercredi 7 Mars 2012 à 20:40C'est génial !! et tellement bien raconté que je l'ai lu comme on regarde un film !! quel coquin ce chien ! il m'a fait penser à mon regretté Scott, un berger allemand adorable dont j'ai retrouvé les attitudes dans la description... quand on cuisinait, il nous fixait avec un air innocent mais sans relâche jusqu'à ce qu'on fasse tomber quelque chose, on le soupçonnait de "rentrer" dans notre cerveau !!RépondreBonjour Martine et Merci pour ces mots si gentils!
Eh, oui.... les chiens sont des compagnons magiques... et dans ce Monde, de la magie, nous en avons grandement besoin!
Je commence juste ce blog et votre message m'encourage.
Puisque la violette est votre fleur préférée et bien la voici, rien que pour Vous!
Bonne journée Martine.
Messire Merlin a une pensée pour Scott....qui, lui aussi, doit penser à Vous
http://idata.over-blog.com/5/49/11/94/Photos-Fleurs-sauvages/Violette-02.jpg
PS :IL vous suffit normalement de saisir le lien....! mais si problème il y a .... n'hésitez pas à me la faire savoir
Whaouh ! J'imagine ta colère ! Il en rate pas une ! Et ton récit est toujours aussi sympa !un vrai régal ton récit même si tu as du être très contrariée de devoir changer de menu,quel canaillou quand même,bisous,Sylvianne
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